Un ferry jusqu'à Angra puis un bus nous mènent à notre point de chute suivant : Paraty ! (Paratchi, prononcé à la brésilienne !) Cette ville est un témoignage de l'architecture coloniale portugaise au Brésil. Nous avons eu la chance de faire un "free walking tour" de la ville dès notre arrivée (sur les conseils du très sympathique gérant de notre hostel Leo's Clan). Cela nous a permis d'en savoir plus sur l'histoire du Brésil et de la ville.

La ville a été fondée par les portugais au XVIIe siècle pour servir de port d'exportation de l'or découvert et extrait des montagnes du Minas Gerais, loin dans les terres. La forêt primaire est très dense à cette époques et la route la plus simple à tracer part d'Ouro Preto, passe par Sao Paulo et se termine sur la côte à Paraty. De là, les galions chargés d'or rejoignent le Portugal, qui à cette époque considère son immense colonie brésilienne comme une terre à simplement exploiter. L’importance stratégique de la ville de Paraty explique son architecture. Des ouvrages défensifs font face à la mer et entourent le port, et d'autres bâtiments fortifiés s'intègrent discrètement aux habitations. Mais surtout, la ville est conçue comme un labyrinthe avec des rues courbes qui coupent la vue. Dans ces conditions, attaquer la ville et piller son or est un véritable casse-tête !

Les nobles et les marchands portugais qui s'installe à Paraty sont des personnes très riches et influentes. On compte un grand nombre de francs-maçons qui laissent leurs symboles et leurs codes partout sur les façades des bâtiments. Leur nombre fétiche 33 se retrouve dans le nombre de frises, les ferronneries des balcons et même l'espacement entre certaines fenêtres ! Vous avez dit mégalo ? Les portugais apportent également leur foi catholique et leur dévotion. Ils érigent pas moins de quatre églises relativement grande pour la faible population de la ville. Ces églises rappellent aussi la tragédie coloniale et la traite : une église pour les hommes libres, une église pour les femmes libres, une église pour les esclaves affranchis, une église pour les esclaves. Paraty illustre bien le terrible commerce triangulaire et les millions d'esclaves morts dans les mines d'or du Brésil.

Bientôt l'or ne passe plus par Paraty car une route directe à été tracée entre le Minas Gerais et Rio, nouvelle capitale et principal port (prononcer Hiou de Chaneyrou !). C'est alors le café de Sao Paulo qui transite par la ville et lui assure la prospérité. Aujourd'hui c'est le tourisme qui rend la région prospère à nouveau. Paraty est comme un musée de l'ère coloniale à ciel ouvert ! Et les multiples îles qui l'entoure sont le paradis des plongeurs et des baigneurs.

Après des heures à arpenter la petite ville historique, on devient tout à fait chèvre car tout se ressemble ! Il faut en plus affronter le pavage d'époque devenu chaotique avec le temps : un vrai challenge pour les genoux ! Vivement le 100m en talons aiguilles à Paraty ! Dernière difficulté : les portugais ont construits les rues de sortent qu'elles sont inondées par la mer à marée haute. Disons qu'ils ont inventés la chasse d'eau géante urbaine ! Ça rend la visite assez ludique et charmante...
 
Notre escale à Paraty a été l'occasion de sociabiliser ! C'est la première fois que l'on rencontre d'autres voyageurs et ça fait du bien de papoter autour de quelques cocktails Jorge Amado ! De la cachaça Gabriela, un fruit de la passion pressé, du citron, de la cannelle et quelques glaçons pour des rencontres Sénégal, Israël, USA, UK, Puerto-Rico et… Allemagne ! De l'exotisme on vous a dit !

Après une semaine de pluie et de froid sur la côte, nous allons poser nos bagages dans la première ferme de notre périple, tout au sud du pays. Auront-ils des chèvres ? La forêt regorge-t-elle d’insectes bizarres ? Et a quoi ressemble une micro-ferme au Brésil ? Vous le saurez bientôt en suivant nos aventures !

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